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À la lecture du Plan d’action 2035, dévoilé jeudi par Hydro-Québec, on comprend mieux pourquoi François Legault est allé recruter Michael Sabia pour remplacer Sophie Brochu à la tête de la société d’État et pourquoi cette dernière a démissionné avant la fin de son mandat.

Manifestement, le Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec et la feuille de route qu’il commandera pour réaliser les objectifs de décarbonation et de création de richesse de l’État québécois sont ambitieux et vont bien au-delà de ce que l’ex-PDG Sophie Brochu projetait de réaliser dans un échéancier beaucoup moins serré que celui qui est maintenant prévu.

On l’a vu, tout le monde en a été estomaqué, Hydro souhaite doubler la puissance équivalente produite par les centrales hydroélectriques de la baie James, de la Manicouagan et de la Romaine, en utilisant une combinaison d’énergie renouvelable pour y arriver.

Hydro est prête à s’engager dans un plan de développement d’infrastructures jamais vu dans l’histoire du Québec.

Le projet d’usine de cellules de batterie de Northvolt a été présenté en septembre dernier comme le plus important projet d’investissement privé de l’histoire – même s’il est financé à plus de 3 milliards par les gouvernements –, mais ce n’est rien comparativement aux plus de 150 milliards qu’Hydro-Québec prévoit dépenser d’ici 2035 en infrastructures et en amélioration du réseau de distribution existant.

Le Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec est démesurément ambitieux et veut se déployer de façon accélérée pour dégager vitement plus de 9000 mégawatts additionnels qui seront nécessaires à la réalisation de la transition énergétique et au développement économique, souhaités par le gouvernement caquiste.

Québec a décidé d’opter pour les gros projets en accéléré plutôt que de miser sur la sobriété, comme le proposait l’ex-PDG Sophie Brochu, et qui de mieux que Michael Sabia pour orchestrer un tel déploiement.

Durant son passage à la Caisse de dépôt et placement de 2009 à 2020, Michael Sabia a accéléré le déplacement d’actifs traditionnels vers le secteur des infrastructures.

La Caisse avait déjà investi dans des projets comme l’aéroport d’Heathrow ou le train de l’aéroport de Vancouver, mais l’institution a commencé à privilégier cette classe d’actifs dits réels dont la valeur globale est passée de 10 milliards en 2015 sur des actifs totaux de 210 milliards à 55 milliards aujourd’hui sur des actifs de 424 milliards.

Le plus gros investissement réalisé par Michael Sabia dans les infrastructures au Québec a été évidemment celui du REM, annoncé en 2015, au coût de 5 milliards…

Un plan réaliste, mais réalisable ?

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Temps Présent

L’intérêt de l’ex-PDG de la Caisse pour les infrastructures s’est poursuivi après son départ de l’institution en février 2020 puisqu’au mois d’avril de la même année, il a accepté le poste de président du conseil de la Banque de l’infrastructure du Canada, qu’il a occupé brièvement avant de devenir sous-ministre des Finances à Ottawa en décembre 2020.

Nommé le 31 mai dernier au poste de PDG d’Hydro-Québec pour remplacer la PDG sortante Sophie Brochu, Michael Sabia est entré officiellement en fonction le 1er août, mais on présume qu’il avait déjà amorcé plusieurs chantiers en vue d’élaborer le Plan d’action 2035 qu’il nous a présenté jeudi.

Selon plusieurs experts, aussi ambitieux soit-il, le plan de Michael Sabia est réaliste et s’attaque de façon conséquente aux grands besoins qui vont tracer la voie de la transition énergétique.

Le returbinage de centrales existantes, la construction de nouvelles centrales dont une à réserve pompée, la multiplication de parcs éoliens, le recours fortement accru au solaire, les mesures d’économies d’énergie, voilà autant de chantiers qu’il va falloir mettre en branle de façon express pour arriver aux objectifs de l’horizon 2035.

Mais est-il réaliste de penser qu’une telle cascade de projets d’envergure et dont l’exécution devra se réaliser en simultané est faisable ?

Au-delà des coûts en capitaux de plus de 100 milliards qui ont été avancés et qui ont de quoi donner le vertige, Hydro-Québec devra emprunter, tout comme le gouvernement du Québec devra emprunter pour participer au financement des projets.

Compte tenu du passé de Michael Sabia et de l’appétit toujours grandissant de la Caisse de dépôt pour les projets en infrastructures, il serait tout à fait plausible que la Caisse soit mise à contribution pour la construction et l’exploitation d’une infrastructure hydroélectrique d’envergure, avec un rendement garanti à la clé évidemment.

Le plus grand obstacle à la réalisation du Plan 2035 d’Hydro-Québec reste, selon moi, les capacités inexistantes à pouvoir le livrer. Le PDG d’Hydro-Québec évalue à 35 000 le nombre de travailleurs-année requis pour l’exécution de son plan sur une période de plus de 10 ans.

L’industrie de la construction est en pleine pénurie de main-d’œuvre et malgré une année désastreuse dans le secteur de la construction résidentielle, le gouvernement vient d’improviser un programme de stage en accéléré pour développer de nouvelles compétences dans les métiers de la construction afin de combler les besoins qui sont criants sur tout le territoire québécois.

Avec 35 000 postes spécialisés additionnels à pourvoir, et de façon urgente, si on se fie au Plan 2035 d’Hydro-Québec, on ne voit pas où et comment on va les trouver.

Les grands barrages des années 1970, 1980 et 1990 ont été construits alors que le Québec produisait davantage de chômeurs que de postes à pourvoir. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et on veut construire l’équivalent de trois de ces barrages…

Une version précédente de ce texte parlait de « 9000 mégawattheures additionnels » plutôt que « 9000 mégawatts ». Nos excuses.

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Author: Brittney Morales

Last Updated: 1703436961

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